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Pourquoi Mayotte mérite plus qu’une boîte de thon

Mayotte : miroir brisé de la République maritime

Bienvenue dans ce paradoxe tout à fait français, où l’on chérit le rêve d’une République maritime digne d’une Venise des tropiques, mais où la réalité, malheureusement, ressemble davantage à un tableau de Goya. Entre discours creux et promesses envolées, Mayotte, joyau malmené de la République, nous renvoie l’image déformée de nos incohérences. En effet, notre incapacité chronique à penser l’outre-mer autrement que comme un appendice gênant est flagrante. Ironie du sort : l’île, frappée par le cyclone Chido, n’a reçu que des miettes là où d’autres priorités nationales engloutissent des milliards. Décryptons ensemble cet échec tragique.

Un cyclone, un naufrage et une boîte de thon

Dans les couloirs feutrés de la métropole, on jongle avec les milliards comme des magiciens avec des foulards. Par exemple, l’Ukraine a reçu 38 milliards d’euros, tandis que la Seine a englouti plus d’un milliard pour un bain olympique douteux. Pendant ce temps, à Mayotte, c’est une boîte de thon, une de sardines, et une bouteille d’eau qui symbolisent l’aide reçue.

Emmanuel Macron, dans une mise en scène tragiquement ironique, est venu distribuer ces reliques à une population déjà à genoux. Pourtant, il ne faudrait qu’un milliard, à tout casser, pour réparer les dégâts causés par Chido : reconstruire les bidonvilles rasés, ériger un deuxième hôpital, et fournir un abri à une population en détresse. Comparativement, cette somme est moins importante que ce que Paris dépense pour des projets non vitaux, mais apparemment, Mayotte ne mérite pas davantage qu’un alibi humanitaire.

Les bidonvilles : miroir d’une politique défaillante

Mayotte, c’est aussi le département aux records les plus sombres : 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, et elle abrite le plus grand bidonville de France, peut-être d’Europe. Par exemple, Kaweni, qui abritait entre 10 000 et 20 000 personnes, a été totalement rasé par Chido. Ces chiffres, bien que choquants, restent une honte nationale. Pourtant, le terme “bidonville” est soigneusement évité par la communication officielle, comme si l’ignorer suffisait à le faire disparaître.

Une République amnésique et aveugle

Rappelons que la France a acheté Mayotte en 1841. À l’époque, l’île servait à asseoir une présence stratégique dans l’océan Indien. Cependant, elle a rapidement été reléguée au second plan, utilisée sporadiquement avant d’être laissée à l’abandon après des catastrophes naturelles répétées. Aujourd’hui encore, la gestion de Mayotte reflète une amnésie historique.

En termes d’infrastructures, celles-ci sont soit inexistantes, soit obsolètes. De plus, l’éducation est désastreuse, avec des taux d’illettrisme records. Ainsi, quand un cyclone frappe, l’État improvise, comme toujours. Certes, le cyclone Chido est une tragédie, mais il n’est pas une exception. En réalité, il s’inscrit dans une longue lignée d’événements climatiques prévisibles, amplifiés par une gestion catastrophique.

Mayotte, une bombe à retardement ?

Comment expliquer qu’une île aussi stratégique, située dans le canal du Mozambique, soit abandonnée à son sort ? Tout d’abord, la France persiste à voir ses territoires ultramarins comme un passif, plutôt que comme un actif stratégique. Pourtant, Mayotte pourrait devenir un modèle de développement économique grâce au tourisme, à l’économie bleue et à l’exploitation durable des ressources marines. Cependant, cela nécessiterait une vision, une planification à long terme, et un investissement massif.

Repenser Mayotte, réinventer la République

Mayotte mérite mieux. Pour commencer, il faudrait construire des infrastructures adaptées, investir dans l’éducation, et développer une économie locale durable. Par ailleurs, avec une population multipliée par dix en un siècle, il est temps de voir Mayotte pour ce qu’elle est : un défi, mais aussi une opportunité.

La France aime se présenter comme un phare de civilisation. Pourtant, à Mayotte, ce phare est en panne, et l’île sombre dans l’obscurité. Dès lors, peut-être est-il temps de rallumer la lumière.

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